Je suis tellement à cran que cela fait trois jours que je n’ai pas changé de vernis à ongles.
J’ai lu le journal et constaté la catastrophe de l’immobilier à Paris.
J’ai décidé d’aller vivre en province durant quelques instants, puis j’ai changé d’avis.
Je me plains de ne pas trouver d’appartement mais j’ai oublié de commencer à chercher.
Je ne comprends pas pourquoi les filles pleurent avec un pot de Nutella et un paquet de mouchoirs alors que les hommes pleurent en roulant trop vite sur l’autoroute ?
Pourquoi mes copines à moi ne pleurent pas, ou alors seulement sur l’autoroute et sans Nutella ?
Ce monde n’a pas de sens.
Ils partent en Thaïlande dans une semaine. Et moi je me bouffe les griffes jusqu’aux doigts, je me mords l’intérieur des joues, vous savez, l’endroit qui ne fait pas mal sur le coup et quand un bout de peau cède, on se dit « hé merde. »
Alors je suis chiante.
Comme je suis chiante, Félix s’occupe de sa voiture.
Donc je suis encore plus chiante, et je vais mettre ma voiture en vente, ça me paiera un Kit Kat.
J’ai envie de passer mon permis moto, mais je ne m’en sens pas capable du tout.
J’ai plein d’envies, en fait, encore ce fichu tableau avec le bleu qui coule sur le rouge.
Puis merde.
Je ne reçois pas le bouquin que j’ai commandé et qui m’a coûté un doigt.
En ce moment, on part en vrille. Les seules choses qui donnent le sourire à ma coloc sont des discours rabaissant, violents ou sadiques à l’égard de n’importe qui ou n’importe quoi.
Alors elle sourie, et lorsque je lui fais remarquer, elle part dans un rire, mais un rire !
Du coup nous rions toute les deux. Mais il faut que ce soit méchant, sinon l’échec est rude.
On arrive parfois a construire les déductions de la journée sur nos horoscopes.
Ça va trop loin.
L’autre jour j’ai parlé de Félix en l’appelant par le prénom du mec de ma coloc. J’ai ri. Impossible de remettre la langue sur son prénom. Ni sur le mien d’ailleurs.
Où est ma tête ?
Bonne continuation :)